D2En 1792, la municipalité de Paris offre à la paroisse le buffet de l’orgue de la toute proche collégiale Saint-Benoît-le-Bétourné (aujourd’hui disparue). Claude-François Clicquot, est chargé du transfert et de la reconstruction d’un instrument neuf (33/IV) dans le buffet historique. Certaines parties du buffet remontent à 1586, ce qui donne à Saint-Jacques du Haut Pas le privilège de posséder partiellement le buffet d’orgue le plus ancien de Paris.En 1969-1971 Alfred Kern construit, à l’intérieur du buffet historique un grand instrument (47/IV) de conception classique, entièrement mécanique. Le Positif de dos est rétabli et quelques tuyaux de l’ancien orgue sont conservés. 1586L’orgue avait été commandé au facteur flamand Jean Langhedul, tandis que le buffet était confié au menuisier Claude Delaistre. C'était un petit orgue de 4' à un seul clavier de 45 touches et pédalier en tirasse. L'instrument fut relevé et augmenté au début du XVIIe siècle par Mathieu Langhedul fils du précédent, puis Nicolas Pescheur. 1640L'orgue fut doté d'un 2e clavier pour un Positif dorsal de 3 pieds en Montre. 1655Agrandissement par Guy Jolly avec remaniement du grand buffet. Les travaux laissés inachevés par ce dernier furent terminés par P. Cauchois: reprise du GrandOrgue avec ajout de Bourdon 16', pose d'un 3e clavier d'Écho, Pédale étendue à 29 notes. 1673Nouvelle campagne de travaux confiée aux frères Thierry (Cymbale II rangs sur sommier de Positif neuf, soufflerie remplacée et déplacée ). 1687Démontage de l'orgue à l'occasion du remplacement de la tribune. Au remontage par Ducastel et Bessart, l'orgue passe à 4 claviers pour 31 jeux, atteignant alors l'idéal classique dans les limites de ses dimensions. 1767-1784La grande réfection confiée à Nicolas Somer fut interrompue par la mort du facteur en cours de travaux. Ceux-ci furent repris par François-Henri Clicquot en deux campagnes successives: réfection du grand sommier, ajout d'un 5e clavier de Bombarde, passage en 8' de la Montre du Positif, claviers agrandis ... c'est un orgue virtuellement neuf qui, en 1784, sortit des mains de Clicquot, et fut bientôt rendu disponible par la désaffectation de Saint-Benoît. 1793Après attribution de l'orgue de Saint-Benoît à la paroisse Saint-Jacques, on construisit une tribune adéquate qui permit d'installer le buffet sans avoir à le modifier sensiblement (léger élargissement).Claude-François Clicquot en profita pour compléter la Pédale1803Relevage par Dallery 1887-1889La reconstruction de l'instrument fut confiée à Merklin qui vida Ie Positif, et voulut doter l'orgue du tout récent système électro-pneumatique « Schmoële & Mols», avec un programme complexe de jumelage du grand orgue avec l'orgue de chœur: l'orgue de tribune devait compter 29 jeux, celui du chœur 15 jeux, les deux instruments étant jouables simultanément ou alternativement à partir d'une console unique de 4 claviers située dans Ie chœur. Une partie du matériel sonore fut réutilisée, mais selon les pratiques du temps, la nouvelle pression fut augmentée. 1906-1908L'amélioration de ce système aléatoire fut confiée à Gutschenritter, qui combina emploi de l'électricité et système tubulaire (donc un nouveau système de transmission électropneumatique, jugé révolutionnaire à l'époque), abaissa la pression, réharmonisa l’instrument en remaniant légèrement la composition. Le grand orgue de tribune et le petit orgue de chœur sont jumelés : une console unique de quatre claviers, placée dans le chœur derrière l'autel, permet de jouer alternativement ou simultanément des deux instruments. C’était une solution attrayante en théorie, mais qui, ne tenant pas compte de l'important retard acoustique, rendait incommode et périlleuse l'utilisation de l'orgue de tribune à partir du chœur. Pour y remédier, vers 1920, l'éminent organiste Achille Philip fait installer une deuxième console sur la tribune.Bien que parfaitement conçue à l'époque, la transmission électrique se détériore peu à peu et l'instrument devient à peu près injouable.
Saint-Jacques-du-Haut-Pas tire son nom des frères hospitaliers originaires d’Italie et venus au 12ème siècle à Paris. Cette église, dont les origines remontent à une chapelle construite en 1533 et agrandie dans sa forme actuelle au XVIIème siècle, possède deux orgues : un grand orgue de tribune et un orgue de chœur tout aussi intéressant que le premier de par son histoire et ses qualités intrinsèques.
Suite1958Un relevage effectué par Probst père et fils n'apporta qu'une précaire amélioration à l'usure de la traction électro-tubulaire. Peu après, la liaison avec l'orgue de chœur disparaissait avec suppression de la console commune, mais l'instrument était devenu quasiment injouable. 1969-1971En 1964, décision fut prise de construire un instrument neuf dans la lignée des« synthèses alsaciennes », tout récemment ouverte à Paris à l'orgue de Saint-Séverin, un orgue qui soit apte à répondre dans la mesure de leur compatibilité aux besoins de la musique allemande et aux nécessités de l'orgue classique français, se référant à une tradition inaugurée jadis par André Silbermann. Une véritable renaissance du buffet - témoin de trois siècles de remaniements successifs - accompagna celle de la partie instrumentale qui conserva une partie du matériel sonore existant, celle qui pouvait s'incorporer au nouvel esprit de l'instrument sans risque de Ie trahir. 1987Alfred Kern et fils a procédé à un relevage et, sur la demande du titulaire Nicolas Gorenstein, échangé Ie Clairon 4' du Récit ( de Merklin) pour une Douçaine 16' neuve afin d'obtenir à ce clavier une « batterie 16'-8'-4' ». Jeux anciens Jeux de XVIIIe siècle :•JerCornet V rangs du G-O (à l'Ut3)•Trompette et Clairon de Pédale Jeux de Merklin :•au Positif: ·tuyaux de bois du Bourdon 8.•au Grand-Orgue: Montre 8, basses en bois du Bourdon 16 et du Bourdon 8, Double Nasard, Voix humaine.•au Récit: Trompette.•à l'Écho: Hautbois•à la Pédale: Flûtes 16, 8, 4.
1586 - Jean Langhedul (1)160x - Matthijs Langhuedul (2)1640 - Nicolas Pescheur (2)1655 - Guy Jolly/Pierre Cauchois (2)1673 - Alexandre et Charles Thierry (2)1687 - François Ducastel/Bressart (2)1767/84 - Nicolas Somer/François-Henri Clicquot (3)1793 - Claude-François Clicquot (5)1803 - Pierre Dallery (6)1887 - Joseph Merklin (3a)1908 - Joseph Gutschenritter (5)1958 - Probst père et fils (6)1971 - Alfred Kern (3)1987 - Alfred Kern et fils (6)
Suite1958Un relevage effectué par Probst père et fils n'apporta qu'une précaire amélioration à l'usure de la traction électro-tubulaire. Peu après, la liaison avec l'orgue de chœur disparaissait avec suppression de la console commune, mais l'instrument était devenu quasiment injouable. 1969-1971En 1964, décision fut prise de construire un instrument neuf dans la lignée des« synthèses alsaciennes », tout récemment ouverte à Paris à l'orgue de Saint-Séverin, un orgue qui soit apte à répondre dans la mesure de leur compatibilité aux besoins de la musique allemande et aux nécessités de l'orgue classique français, se référant à une tradition inaugurée jadis par André Silbermann. Une véritable renaissance du buffet - témoin de trois siècles de remaniements successifs - accompagna celle de la partie instrumentale qui conserva une partie du matériel sonore existant, celle qui pouvait s'incorporer au nouvel esprit de l'instrument sans risque de Ie trahir. 1987Alfred Kern et fils a procédé à un relevage et, sur la demande du titulaire Nicolas Gorenstein, échangé Ie Clairon 4' du Récit ( de Merklin) pour une Douçaine 16' neuve afin d'obtenir à ce clavier une « batterie 16'-8'-4' ». Jeux anciens Jeux de XVIIIe siècle :•JerCornet V rangs du G-O (à l'Ut3)•Trompette et Clairon de Pédale Jeux de Merklin :•au Positif: ·tuyaux de bois du Bourdon 8.•au Grand-Orgue: Montre 8, basses en bois du Bourdon 16 et du Bourdon 8, Double Nasard, Voix humaine.•au Récit: Trompette.•à l'Écho: Hautbois•à la Pédale: Flûtes 16, 8, 4.
1586 - Jean Langhedul (1)160x - Matthijs Langhuedul (2)1640 - Nicolas Pescheur (2)1655 - Guy Jolly/Pierre Cauchois (2)1673 - Alexandre et Charles Thierry (2)1687 - François Ducastel/Bressart (2)1767/84 - Nicolas Somer/François-Henri Clicquot (3)1793 - Claude-François Clicquot (5)1803 - Pierre Dallery (6)1887 - Joseph Merklin (3a)1908 - Joseph Gutschenritter (5)1958 - Probst père et fils (6)1971 - Alfred Kern (3)1987 - Alfred Kern et fils (6)
D2En 1792, la municipalité de Paris offre à la paroisse le buffet de l’orgue de la toute proche collégiale Saint-Benoît-le-Bétourné (aujourd’hui disparue). Claude-François Clicquot, est chargé du transfert et de la reconstruction d’un instrument neuf (33/IV) dans le buffet historique. Certaines parties du buffet remontent à 1586, ce qui donne à Saint-Jacques du Haut Pas le privilège de posséder partiellement le buffet d’orgue le plus ancien de Paris.En 1969-1971 Alfred Kern construit, à l’intérieur du buffet historique un grand instrument (47/IV) de conception classique, entièrement mécanique. Le Positif de dos est rétabli et quelques tuyaux de l’ancien orgue sont conservés. 1586L’orgue avait été commandé au facteur flamand Jean Langhedul, tandis que le buffet était confié au menuisier Claude Delaistre. C'était un petit orgue de 4' à un seul clavier de 45 touches et pédalier en tirasse. L'instrument fut relevé et augmenté au début du XVIIe siècle par Mathieu Langhedul fils du précédent, puis Nicolas Pescheur. 1640L'orgue fut doté d'un 2e clavier pour un Positif dorsal de 3 pieds en Montre. 1655Agrandissement par Guy Jolly avec remaniement du grand buffet. Les travaux laissés inachevés par ce dernier furent terminés par P. Cauchois: reprise du GrandOrgue avec ajout de Bourdon 16', pose d'un 3e clavier d'Écho, Pédale étendue à 29 notes. 1673Nouvelle campagne de travaux confiée aux frères Thierry (Cymbale II rangs sur sommier de Positif neuf, soufflerie remplacée et déplacée ). 1687Démontage de l'orgue à l'occasion du remplacement de la tribune. Au remontage par Ducastel et Bessart, l'orgue passe à 4 claviers pour 31 jeux, atteignant alors l'idéal classique dans les limites de ses dimensions. 1767-1784La grande réfection confiée à Nicolas Somer fut interrompue par la mort du facteur en cours de travaux. Ceux-ci furent repris par François-Henri Clicquot en deux campagnes successives: réfection du grand sommier, ajout d'un 5e clavier de Bombarde, passage en 8' de la Montre du Positif, claviers agrandis ... c'est un orgue virtuellement neuf qui, en 1784, sortit des mains de Clicquot, et fut bientôt rendu disponible par la désaffectation de Saint-Benoît. 1793Après attribution de l'orgue de Saint-Benoît à la paroisse Saint-Jacques, on construisit une tribune adéquate qui permit d'installer le buffet sans avoir à le modifier sensiblement (léger élargissement).Claude-François Clicquot en profita pour compléter la Pédale1803Relevage par Dallery 1887-1889La reconstruction de l'instrument fut confiée à Merklin qui vida Ie Positif, et voulut doter l'orgue du tout récent système électro-pneumatique « Schmoële & Mols», avec un programme complexe de jumelage du grand orgue avec l'orgue de chœur: l'orgue de tribune devait compter 29 jeux, celui du chœur 15 jeux, les deux instruments étant jouables simultanément ou alternativement à partir d'une console unique de 4 claviers située dans Ie chœur. Une partie du matériel sonore fut réutilisée, mais selon les pratiques du temps, la nouvelle pression fut augmentée. 1906-1908L'amélioration de ce système aléatoire fut confiée à Gutschenritter, qui combina emploi de l'électricité et système tubulaire (donc un nouveau système de transmission électropneumatique, jugé révolutionnaire à l'époque), abaissa la pression, réharmonisa l’instrument en remaniant légèrement la composition. Le grand orgue de tribune et le petit orgue de chœur sont jumelés : une console unique de quatre claviers, placée dans le chœur derrière l'autel, permet de jouer alternativement ou simultanément des deux instruments. C’était une solution attrayante en théorie, mais qui, ne tenant pas compte de l'important retard acoustique, rendait incommode et périlleuse l'utilisation de l'orgue de tribune à partir du chœur. Pour y remédier, vers 1920, l'éminent organiste Achille Philip fait installer une deuxième console sur la tribune.Bien que parfaitement conçue à l'époque, la transmission électrique se détériore peu à peu et l'instrument devient à peu près injouable.